Par Marie-France Gaumont, consultante responsable de l’étude pancanadienne
en collaboration avec Chantal Bourbonnais, directrice générale de l’ACPI

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Mars 2016. Les membres du conseil d’administration de l’Association canadienne des professionnels de l’immersion (ACPI) définissent les termes d’une entente avec le ministère du Patrimoine canadien qui marque une étape importante de leurs 40 ans d’histoire. Dans cette entente, l’ACPI a le mandat de dresser le portrait des professionnels de l’immersion française de tout le pays. C’est le début d’une grande aventure, aussi stimulante qu’enrichissante…

Reconnue comme la référence en matière d’immersion française au Canada, l’ACPI est une organisation professionnelle qui rassemble les enseignant(e)s, enseignant(e)s-ressources, conseiller(ère)s pédagogiques, coachs, éducateur(trice)s spécialisé(e)s, orthopédagogues, gestion/administration scolaire, consultant(e)s, professeurs de collège ou d’université et représentant(e)s ministériel(le)s œuvrant en immersion française partout au pays. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle se soit vue confier cette vaste consultation pancanadienne amorcée en avril 2016 et se terminant en mars 2018. L’équipe de l’ACPI est déjà reconnue pour soutenir et enrichir la pédagogie immersive au Canada en offrant aux éducateurs des services de formation, de recherche et de réseautage. Au menu de sa consultation: trois jalons importants.

 

Premier jalon : le sondage

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Octobre 2016. Plus de 640 professionnels de l’immersion donnent leur avis en répondant aux 46 questions de sondage en ligne élaboré par l’ACPI. Plusieurs grands thèmes sont abordés pour apprendre à les connaître, pour identifier leurs besoins et mieux les soutenir dans leurs pratiques. Voici quelques résultats obtenus qui se révèlent fort intéressants pour dresser un portrait inspirant des réalités de l’immersion française.

D’abord, le profil des participants est révélateur : 86% sont des femmes; 33% sont âgés de 41 à 50 ans; 75% occupent la fonction d’enseignants; et 92% détiennent un diplôme universitaire. Leurs caractéristiques linguistiques attirent également l’attention : 54% ont l’anglais comme langue maternelle; 37% s’identifient au groupe linguistique bilingue anglo-dominant; et plus de 64% estiment très fluides leurs compétences en français à l’oral comme en lecture.

Questionnés ensuite au sujet des ressources et outils spécifiques à l’immersion française, 57% des participants au sondage les jugent peu disponibles; 49% estiment leur qualité assez élevée; et 68% souhaitent avoir accès à plus de de ressources reliées à la matière spécifique du français.

Les personnes interrogées ont enchaîné en nommant leurs perceptions de leur profession et de l’appui reçu. Ainsi, on apprend que :

  • 45% sont assez d’accord pour dire qu’ils font partie d’un réseau de professionnels;
  • 84% préfèrent les activités de développement professionnel (ex. congrès);
  • 51% sont assez d’accord pour dire qu’ils se sentent généralement appuyés par les parents et la communauté;
  • et 71% pensent qu’il est difficile de combler des postes dans leur milieu de travail.

Faits intéressants, les répondants identifient surtout le niveau de compétences des enseignant(e)s comme l’un des grands enjeux actuels de l’immersion française alors que le manque de temps est l’un de leurs grands défis quotidiens. À leur avis, la grande force des programmes d’immersion est sans contredit la valorisation grandissante du bilinguisme dans les familles canadiennes.

Ces résultats préliminaires ont tôt fait de dicter la suite de la consultation pancanadienne de l’ACPI. Il fallait engager la discussion autour des thèmes abordés lors du sondage, question d’approfondir certains résultats ou d’ouvrir vers de nouvelles avenues. L’esquisse d’un calendrier et d’un format de tournée pour plonger dans la conversation venaient de prendre forme.

Deuxième jalon : la tournée dans 12 villes canadiennes

 

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Février 2017.
Les constats recueillis lors du sondage inspirent résolument la seconde phase de l’exercice de consultation menée par l’ACPI. Le coup d’envoi est donné à la tournée pancanadienne. Le tout premier rendez-vous est fixé. L’équipe de 25 représentants du Québec nous attend à Montréal. Chacun des constats est analysé, les discussions sont riches et les échanges fructueux. Déjà, on voit poindre des nuances, des pistes à approfondir et des éléments qui deviendront incontournables dans la poursuite des activités.

Deuxième arrêt : Charlottetown. Les représentants de l’Île-du-Prince-Édouard s’activent afin de compléter les tâches qu’on leur a confiées. Décidemment, la tournée fait naître de l’enthousiasme et une envie d’organiser l’avenir des professionnels de l’immersion sur les plans local et provincial. Avec la contribution de ce deuxième groupe, l’ACPI est fin prête à poursuivre les efforts de polissage de sa démarche de consultation avant de reprendre la route.

Déjà, des dates de visite sont choisies pour l’Ontario (Toronto en avril), le Nouveau-Brunswick (Fredericton en avril), le Manitoba (Winnipeg en mai), l’Alberta (Edmonton en mai) et la Colombie-Britannique (Vancouver en juin). Terre-Neuve et la Saskatchewan amorcent des démarches afin de planifier leur rencontre provinciale. Le Yukon, les Territoires-du-Nord-Ouest et la Nouvelle-Écosse suivront sous peu.

Décembre 2017. Les 12 villes prévues auront été visités et les propos recueillis seront compilés. Les représentants des provinces et des territoires ont, jusqu’à présent, manifesté le désir d’élaborer un plan d’action spécifique aux réalités de l’immersion française pour l’ensemble des professionnels œuvrant dans leur région du pays. Une belle promesse pour soutenir le mouvement initié par l’ACPI avec la consultation pancanadienne…

Troisième jalon : le rapport de consultation

 

Mars 2018. L’ACPI sera fière de déposer son rapport qui croisera des données de recherche, les résultats préliminaires du sondage ainsi que les informations récoltés lors de la tournée. Plusieurs constats y seront présentés afin de donner le ton aux initiatives à venir au sein même de l’ACPI et dans chacune des provinces et chacun des territoires visités.

Les études visant directement les professionnels de l’immersion française au Canada sont peu nombreuses. Avec le portrait de l’immersion généré par sa consultation pancanadienne, l’ACPI souhaite ainsi contribuer activement à enrichir l’environnement de travail, l’outillage professionnel et l’appui offert aux personnes y œuvrant. Une présentation virtuelle du contenu de cette étude est prévue dès avril 2018 afin de multiplier les initiatives locales qui pourraient en découler.

Si vous souhaitez, vous aussi, prendre part à la conversation ou en apprendre un peu plus au sujet de votre association ou des résultats de l’étude, n’hésitez pas à nous faire signe via www.acpi.ca ou nos médias sociaux.