Collaboration spéciale de Marc-Albert Paquette, conseiller pédagogique, LBPSB

Avez-vous déjà eu à composer avec des parents qui se plaignaient que vous ne parliez pas assez anglais dans votre cours de français ? C’est pourtant ce qui est arrivé à certain.e.s enseignant.e.s récemment.

Ne laissez pas ces commentaires mettre en doute votre professionnalisme. Se plaindre qu’on parle en français dans le cours de français, c’est comme se plaindre qu’on utilise des chiffres dans le cours de mathématique ! Il est fondamental que l’utilisation du français soit au cœur même de la classe de FLS.

« L’utilisation et la pratique de la langue cible à l’oral et à l’écrit constituent le pivot sur lequel repose le développement des compétences du programme de français, langue seconde. »
PFÉQ, FLS – Programme de base, 2e cycle (p. 9)

L’enseignant.e : un.e modèle francophone à suivre

En parlant le français au quotidien dans sa classe, on démontre à nos élèves que cette langue a de la valeur et qu’elle mérite qu’on s’y intéresse. Ce faisant, on démontre du même coup comment prononcer des mots, on fait entendre des expressions idiomatiques utilisées en contexte et l’on fait découvrir différentes références culturelles qui pourront enrichir l’identité bilingue de l’élève.

Dans ma pratique, rien ne m’amusait plus que d’entendre mes élèves utiliser certaines de mes expressions préférées dans des conversations informelles ou dans une interaction orale !

La classe : un endroit sécuritaire pour pratiquer la langue

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Profitons d’un climat de classe en français pour vivre et célébrer la langue et agrandir la famille francophone !

Il est bon de se rappeler que l’insécurité linguistique amène plus de 25 % de nos jeunes adultes anglophones à vouloir quitter la province (Commission de l’éducation en langue anglaise, 2016, p. 5). Or, la classe de français est un endroit privilégié pour permettre à l’élève d’expérimenter avec la langue dans un milieu sécuritaire qui favorise le développement de ses compétences.

C’est pourquoi le programme de français, langue seconde du premier cycle du secondaire du Ministère de l’éducation précise que « l’élève est appelé à échanger en classe dans un climat qui lui donne le goût d’apprendre, de prendre des risques et de s’exprimer en français » et que celui du deuxième cycle ajoute que « le climat de classe doit […] inciter l’élève à s’exprimer en français, lui donner le goût d’enrichir ses connaissances, l’encourager à prendre des risques, mais aussi l’amener à réfléchir sur sa démarche et ses acquis et à chercher à toujours s’améliorer. »

En fait, il s’agit simplement de valoriser le français dans la classe de français… et de s’en servir au quotidien. Si un.e enseignant.e de mathématique est convaincu.e de la valeur de la mathématique dans la vie de l’élève, soyons-le tout autant de celle du français. Nous avons le privilège d’accueillir nos élèves dans la langue et la culture francophone.

Le transfert des apprentissages langagiers : à valoriser !

Comme pour l’apprentissage de toute langue seconde, la langue maternelle de l’apprenant occupe toutefois une certaine place : « l’analyse contrastive, qui se penche sur les ressemblances et les différences entre les langues, ou la méthode naturelle, selon laquelle l’élève observe la façon dont il a appris sa langue maternelle et réinvestit, dans l’apprentissage d’une langue seconde, les stratégies qu’il juge efficaces », sont des perspectives privilégiées par le ministère de l’Éducation (PFÉQ, FLS – Programme de base, 1er cycle, p.138)

De plus, « les élèves font des liens interlangagiers tout au long de leur apprentissage dans le cadre des programmes d’enseignement bilingue ou d’immersion. Aussi bien en profiter pour mettre en valeur cette stratégie d’apprentissage et aider les élèves à s’en servir efficacement. » (MEES, 2019, traduction libre de Cummins, 2008)

Consultez le Guide pour l’enseignement du FLS au secondaire, une collaboration de LBPSB et LEARN pour vous aider à créer un climat qui favorise l’utilisation du français en salle de classe (voir scénario 5) et à réfléchir à la place de l’anglais dans votre classe (scénario 7).