Quand une idée aussi originale qu’une salle d’évasion en classe se présente, il n’en faut pas plus pour se lancer. C’est ainsi qu’a démarré la traduction et l’adaptation du projet Evade the Classroom, une situation d’apprentissage et d’évaluation conçue par deux enseignantes d’anglais langue seconde, Sophie Giroux et Nairy Kazandjian, et confiée à Marc-Albert Paquette conseiller pédagogique provincial en FLS pour LEARN – RÉCIT, Service national à la communauté anglophone.
Lorsqu’un projet clé en main, capable de captiver l’attention des élèves, nous est proposé, il est difficile de résister. Ce projet permet non seulement de stimuler la créativité des élèves, mais aussi de leur offrir l’occasion de développer leurs compétences en réseautage et d’apprendre tout en s’amusant. La ludopédagogie, une approche qui combine jeu et apprentissage, constitue une opportunité idéale pour inciter les élèves à aller au-delà de ce qu’ils seraient généralement prêts à découvrir.
Ce projet est résolument moderne puisqu’il défie les élèves de maîtriser une nouvelle technologie, tout en les incitant à en tester les bénéfices et les limites. Nos élèves se sont lancés à pieds joints dans l’aventure. Apprendre à utiliser l’intelligence artificielle de manière éthique leur a non seulement permis de renforcer leur confiance en eux, mais aussi de préserver leur autonomie créative. De plus, l’idée de collaborer avec des élèves d’une autre école les a motivés à se surpasser. Ils voulaient que leur jeu soit impeccable et ont pris soin de chaque détail afin que les joueurs y prennent du plaisir et réussissent. Après plusieurs séances de travail sur nos salles d’évasion, le moment tant attendu de la présentation des jeux est enfin arrivé.
Une rencontre pleine de créativité
La rencontre à l’école secondaire francophone Chêne Bleu a été formidable. La créativité était au rendez-vous, tant du côté des thèmes (hôpital psychiatrique, histoire de kidnapping, fabrique de bonbons…) que des scénarios. Les énigmes étaient variées : codes secrets, odeurs à identifier, messages écrits à l’encre invisible, objets enfouis dans le sable, casse-têtes, chaînes et cadenas à déverrouiller… Certains élèves se sont investis corps et âme, passant des heures à travailler sur leurs jeux à la maison, pour nous livrer des créations de qualité impressionnante. C’était un réel plaisir de voir l’enthousiasme des joueurs et la fierté des créateurs.
Pour ma collègue Anne-Marie Gauthier et moi-même, il était particulièrement agréable d’entendre ce mélange d’anglais et de français, avec leurs accents variés. Voir nos élèves utiliser leur langue seconde dans des situations réelles est l’un des principaux objectifs de notre enseignement. Si nous avons de nombreuses occasions de les évaluer, il est plus rare de constater les résultats concrets de leur apprentissage. Utiliser une langue seconde implique de prendre des risques, mais c’est aussi une occasion en or de mettre en pratique leurs compétences et de consolider leurs acquis.
Ce projet n’aurait pu se concrétiser sans l’appui de PÉLIQ-AN, le Programme d’échanges linguistiques intra-Québec, qui a défrayé les coûts du transport en autobus, des matériaux pour construire nos salles d’évasion et de la suppléance. Nous avons déjà hâte de renouveler cette expérience l’an prochain et de la faire vivre à la prochaine cohorte de joueurs.