À chaque début d’année scolaire, je reçois une lettre de ma commission scolaire qui me demande si je veux accueillir un stagiaire dans ma classe.
Depuis quelques années, je donne mon nom et je reçois des stagiaires de différentes universités.
C’est toujours, pour moi, une expérience enrichissante, angoissante, stressante, décourageante, stimulante.
Accueillir un stagiaire demande beaucoup de temps et de qualités humaines.
Ce qui me pousse à accompagner un futur enseignant, c’est tout d’abord de vouloir transmettre ma passion pour l’enseignement, car, entre vous et moi, c’est le plus beau métier du monde! Je veux plus que tout aider cet étudiant à développer ses compétences professionnelles et les attitudes nécessaires pour enseigner. Savoir que je participe à former la relève et que je redonne à d’autres ce que j’ai reçu lors de mes propres stages me procure un sentiment d’utilité et de fierté.
Lorsque je reçois un stagiaire, ça me permet également de réfléchir sur ma pratique en tant qu’enseignante, de m’améliorer et de renouer avec mon enthousiasme qui s’estompe parfois à cause de la lourdeur de la tâche. J’apprécie discuter de pédagogique et de didactique, de tenter de nouvelles expériences. De plus, j’ai l’occasion d’observer mes élèves d’une autre façon et d’en apprendre davantage sur eux. Accueillir un enseignant en devenir me permet de partager mes tâches d’enseignante au quotidien, de vivre une relation de collaboration et de me réaliser professionnellement.
Par contre, j’ai toujours cette hésitation à accueillir un stagiaire dans ma classe. Je crains que cet étudiant ne s’améliore peu, ne démontre pas d’efforts et ne tienne pas compte de mes rétroactions. De plus, je me demande toujours comment mes propres élèves vont accepter ce stagiaire. Et, est-ce que mes élèves apprendront et n’auront pas trop de retard dans le programme? Malgré ces appréhensions et des hésitations, je choisis encore et toujours d’accueillir un stagiaire et je signe donc cette lettre de ma commission scolaire.
DESCRIPTION DES STAGES
Si vous songez à accueillir un stagiaire, mais que vous n’êtes pas encore convaincus, voici des informations sur les différents stages.
Depuis la réforme du programme de formation initiale des maitres dans les universités, le MELS souhaite offrir aux futurs enseignants une formation axée sur la pratique. Un stage est donc prévu à chacune des années du baccalauréat, pour un total de 4 stages. Voici la description des 4 stages inspirée du Manuel de formation pratique des programmes d’enseignement des langues secondes de l’UQAM (2013-2014).
Le stage 1 dure 8 jours pendant lequel le stagiaire fait des observations et s’intègre au milieu scolaire. Le stage 2, de 6 semaines, permet à l’étudiant de prendre en charge progressivement 50 % d’une tâche à temps complet. Le stage 3, de 6 semaines, est une prise en charge progressive de 75 ou 80 % d’une tâche à temps complet. Et finalement, le stage 4 dure 9 semaines avec une prise en charge complète d’une tâche d’enseignement après 2-3 jours d’observation.
DEVENIR UN ENSEIGNANT ASSOCIÉ
Suis-je qualifié pour devenir un enseignant associé?
Selon le MELS, la personne qui désire accueillir un stagiaire doit posséder un brevet obligatoire, 5 ans de pratique et démontrer des compétences pédagogiques reconnues dans le milieu en pédagogie, dans les contenus à enseigner et dans les didactiques reliées à ce contenu.
Ai-je les compétences recherchées chez un enseignant associé?
Selon le rapport de recherche et cadre de référence de Portelance, Gervais, Lessard et Beaulieu (2008) sur la formation des enseignants associés et des superviseurs universitaires, l’enseignant associé est à la fois une aide, un guide, un modèle, un critique et un mentor. En plus de jouer une multitude de rôles, certaines compétences sont attendues de l’enseignant associé. Elles sont résumées dans le tableau suivant :
Suis-je payé pour être enseignant associé?
Lorsqu’on accepte un stagiaire dans sa classe, on est rémunéré en conséquence. À titre d’exemple, voici les montants accordés pour l’année scolaire 2013-2014 de ma commission scolaire (SWLSB). Pour le stage 1, l’enseignant associé reçoit 150 $. Pour le stage 2 : 400 $ et 40 $ d’allocation. Pour le stage 3 : 600 $ et 100 $ d’allocation et pour le stage 4 : 700 $ et 100 $ d’allocation. L’allocation sert à acheter un petit cadeau au stagiaire, à l’inviter à un diner de fin de stage, à se procurer matériel pour la classe, etc.
Pour moi, accepter d’accompagner un stagiaire, c’est l’accueillir et l’intégrer, planifier et encadrer son stage, l’observer et prendre des notes et échanger, rétroagir, évaluer.
Et puis, relevez-vous le défi d’accueillir un stagiaire?
Vous avez eu un stagiaire. Partagez-nous votre expérience!
Vous êtes stagiaire. Racontez-nous votre vécu!
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L’écriture de cet article n’aurait pas été possible sans la participation de Madame Lynda Giguère, professeure invitée à l’UQAM, responsable des stages et superviseure au département de didactique des langues. Je tiens à la remercier pour sa participation à une entrevue ainsi qu’à son précieux temps.
Julie,
Your stagiares are so lucky to work with such a passionate and organized educator! Thank you for sharing your experience.
Dianne
Merci Dianne !
Je dois avouer qu’à chaque fois que j’accueille un stagiaire, c’est moi qui apprends le plus !