Collaboration de Julie ParéCarolyn Buteau, LEARN

Qu’on soit pour ou contre ou neutre, la semaine de relâche est bel et bien à nos portes ! En discutant avec un ami, Julie s’est rendu compte qu’elle a toujours connu la semaine de relâche comme élève et comme enseignante. Mais d’où vient-elle ? Ça ne lui en prenait pas plus, sa curiosité était piquée !

Nous vous proposons donc un petit jeu-questionnaire afin d’en apprendre davantage sur la semaine de relâche. Amusez-vous !

Vrai ou Faux ?

  1. La semaine de relâche existe depuis seulement une quarantaine d’années au Québec.
    Vrai. La semaine de relâche telle qu’on la connaît devient permanente au Québec en 1979.
  2. La semaine de relâche a été instaurée par M. Fernand Relâche.
    Faux. C’est plutôt le commissaire scolaire et ancien enseignant au primaire, Fernand Paradis, qui est à l’origine de ce congé. Ce dernier était à la tête d’une commission scolaire de Québec quand il est parvenu, en 1979, en concertation avec le syndicat des enseignants, à instaurer la première semaine de relâche. L’initiative est inspirée des « vacances printanières » des écoliers en France.
  3. L’intention derrière la semaine de relâche était de permettre au plus grand nombre de familles québécoises de participer au Carnaval de Québec ou aux festivités hivernales des différentes villes et villages.
    Faux.
    La semaine de relâche porte bien son nom : relâche. Travaillant sur sa maîtrise en enseignement dans les années 1960, M. Paradis se penche sur le taux d’absentéisme des élèves. Il remarque que les plus hauts taux d’absentéisme se situent à la fin du mois de février et en début mars. Il en va de même pour les professeurs. Ainsi, le taux d’absentéisme étant déjà élevé à cette période de l’année, il propose de la placer à ce moment.
  4. Au Québec, la semaine de relâche a lieu en même temps pour toutes les écoles, les commissions scolaires ou les centres de services scolaires.
    Faux. La semaine de relâche n’est pas en même temps partout. Par exemple, la semaine de relâche des écoles du centre de l’éducation de Kanehsatà:ke a lieu au début mars et dure cinq jours tout comme celle des écoles du Kahnawà:ke Education Center et de la plupart des écoles des centres scolaires francophones et des commissions scolaires anglophones de la province. Tandis que pour la commission scolaire Crie, la semaine de relâche est vers la fin avril – début mai. On l’appelle plutôt le Goose Break. Cela concorde avec la traditionnelle chasse d’oies pour certains Cris. Et pour Kativik Ilisarniliriniq, la commission scolaire du Nunavik, la semaine de relâche de cinq jours varie d’une école à l’autre et elle se situe entre le début mars et la fin d’un congé pascal.
  5. Les enseignant.e.s sont payé.e.s pendant la semaine de relâche.
    Faux. En fait, les enseignant.e.s ne le sont pas. « Dans les rangs des syndicats d’enseignants, on explique que les enseignants ne sont pas rémunérés pendant la semaine de relâche. Les profs sont payés pour un total de 200 jours dans l’année scolaire ». (Dion-Viens, 2021).
  6. Selon les études, aucun lien n’est fait entre la semaine de relâche et le taux de réussite des élèves.
    Vrai. Pour Égide Royer, psychologue et professeur titulaire de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, « une petite semaine de congé ne change en rien la réussite de l’élève. De nombreux enfants connaissent des retards de lecture et d’écriture et la semaine de relâche en mars n’influencera pas leur réussite. Il faudrait plutôt s’attaquer à la qualité de l’enseignement proposé en classe. » (Burgun, 2017).
    Et quant à Jean Bernatchez, politologue spécialisé en éducation à l’Université du Québec à Rimouski, « il rappelle que prolonger la durée de l’enseignement dans une année scolaire ne garantit pas la qualité de l’enseignement. Les études démontrent que la semaine de relâche n’a pas d’effet positif ni d’effet négatif sur le plan de la réussite scolaire. » (Radio-Canada, 2021).
  7. La semaine de relâche n’est pas obligatoire pour les écoles du Québec.
    Vrai. La Loi sur l’instruction publique ne renferme aucune obligation à ce sujet. Selon l’article 238, le centre de services scolaire établit le calendrier scolaire des écoles en tenant compte de ce qui est prévu au régime pédagogique qui spécifie que le calendrier scolaire doit compter 180 jours consacrés aux services éducatifs pour une année scolaire. La semaine de relâche est donc à la discrétion des centres de services scolaires. (LégisQuébec, 2020).

La semaine de relâche au Canada

Nous avons sondé notre communauté pour connaitre les réalités canadiennes et voici une carte qui présente quelques exemples des différentes semaines de relâche au Canada. Merci aux membres de la communauté et au CA de L’Association canadienne des professionnels de l’immersion (ACPI).

Le défi : « Active ta relâche » !

Que vous soyez en congé ou pas, la semaine de relâche peut représenter un certain casse-tête pour quelques parents. Pour vous inspirer, nous vous proposons un défi à relever pour vos enfants ou vos adolescent.e.s, ou même pour toute la famille. Ce défi peut être réalisé à l’intérieur comme à l’extérieur selon vos préférences. Voici les fiches d’accompagnement du défi «Active ta relâche» : Fiches de l’élève au primaire et Fiches de l’élève au secondaire.

 

Références

Burgun, I. (9 mars 2017). « La semaine de relâche favorise la réussite ? Plutôt faux ». L’Agence Science-Pressehttp://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/impacts/ddr_la-semaine-de-relache-favorise-la-reussite-plutot-faux/. [Consulté le 18 février 2021].

Desjardins, F. (4 mars 2013). « Point chaud – La semaine de relâche, c’est grâce à lui! ». Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/education/372413/la-semaine-de-relache-c-est-grace-a-lui. [Consulté le 16 février 2021].

Dion-Viens, D. (28 février 2009). « La relâche pour près d’un million d’élèves ». Le Soleil. https://www.lesoleil.com/actualite/education/la-relache-pour-pres-dun-million-deleves-685dd06809cc1092b4eb885071cb596d. [Consulté le 22 février 2021].

Dion-Viens, D. (13 janvier 2021). « Faut-il annuler la semaine de relâche scolaire? ». Journal de Québec. https://www.journaldequebec.com/2021/01/13/faut-il-annuler-la-semaine-de-relache-scolaire. [Consulté le 20 février 2021].

Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec. (2021). « Active ta relâche : Document de l’élève au primaire ». https://cdn.ca.yapla.com/company/CPY1BPUKeLFWgyVphXqCErvb0/asset/files/Active%20ta%20rel%C3%A2che/Document%20active%20ta%20rel%C3%A2che%20-%20%C3%89l%C3%A8ve%20primaire.pdf. [Consulté le 20 février 2021].

Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec. (2021). « Active ta relâche : Document de l’élève au secondaire ». https://cdn.ca.yapla.com/company/CPY1BPUKeLFWgyVphXqCErvb0/asset/files/Active%20ta%20rel%C3%A2che/Document%20active%20ta%20rel%C3%A2che%20-%20%C3%89l%C3%A8ve%20secondaire.pdf. [Consulté le 20 février 2021].

LégisQuébec. (20 octobre 2020). « Loi sur l’instruction publique » (I-13.3). Publications Québec. http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/showdoc/cs/i-13.3. [Consulté le 18 février 2021].

Miller, A. (4 mars 2014). « C’est le temps de faire relâche! ». École Branchée. https://ecolebranchee.com/cest-le-temps-de-faire-relache/. [Consulté le 18 février 2021].

Radio-Canada. (16 janvier 2021). « La COVID-19 aura-t-elle raison de la semaine de relâche? ». Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1763656/semaine-relache-discussions-sante-publique-coronavirus. [Consulté le 20 février 2021].

Rioux, M-P. (28 février 2020). « L’histoire ne fait jamais relâche ». Le Richelieu. https://www.lerichelieu.ca/2020/02/28/lhistoire-ne-fait-jamais-relache/. [Consulté le 20 février 2021].

Sources pour les images :
https://pixabay.com/photos/spring-awakening-crocus-flower-snow-3132154/
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https://pixabay.com/fr/vectors/coche-case-à-cocher-x-vérifier-5900659/